Un jeune croissant lunaire, la chasse est ouverte…

En observation astronomique, il est une discipline un peu à part, celle de traquer les très fins croissants lunaires, qu’ils soient juste avant ou près la Nouvelle Lune. Ici, ce sport peut être pratiqué seulement le soir donc intéressant les très jeunes Lunes, de part l’horizon parfaitement dégagé du sud ouest au nord ouest. De plus, les sites tropicaux sont naturellement favorisés puisque l’écliptique se dresse fièrement par rapport à la ligne d’horizon. Malgré tout, même avec une météo souvent clémente, les tentatives sont rares et la fréquence n’est que d’une poignée par année. Le croissant dessiné dans de grosses jumelles, âgé de 22h24mn, n’est plus qu’un arc tout morcelé et se trouve accompagné de la planète Vénus. La détection n’a pas été possible à l’œil nu, ce sera pour une prochaine fois…

Dessin pastel aux jumelles Miyauchi J25x141

jeune croissant lunaire
jeune croissant lunaire de 22h24mn

NGC 3941, une supernova brillante dans une brillante galaxie…

A défaut de supernova dans notre propre galaxie, la Voie Lactée (cas rarissime), on trouve régulièrement de telles étoiles cataclysmiques dans les innombrables galaxies de l’univers. Celle-ci est de type I, c’est-à-dire sans signature de l’hydrogène dans son spectre et a été découverte début février quelques jours avant son maximum d’éclat. Très proche du centre galactique, elle peine à surgir du fond galactique et il faut grossir suffisamment pour la séparer convenablement. Le manque d’étoiles environnantes ne favorise pas non plus  l’estimation d’éclat du moment (entre magv 12 et 13).

Dessin au T600 x 149 & 397x

NGC 3941 & supernova
NGC 3941 & supernova

IC 1257, un curieux loupé de la petite famille des Palomar…

Pris d’abord pour un amas ouvert puis pour une nébuleuse de type Cederblad, il est amas globulaire seulement depuis 1996, situé à plus de 80000 années-lumière de l’autre côté de notre Galaxie. Dans les rares nuits où seeing et transparence sont au rendez-vous, on peut tenter un début de résolution de l’amas, plutôt dans sa partie Sud. Deux très faibles points ressortent dans ces conditions mais celle dans l’extension Sud ne peut être un membre physique puisqu’elle atteint seulement magv 16,95. Ce dessin est profond jusqu’à magv 17,3. Le rougissement interstellaire dans cette partie du ciel reste un obstacle majeur.

Dessin au T600 x 470

IC 1257 globular cluster in Ophiuchus
IC 1257 amas globulaire in Ophiuchus en partie masqué par le bulbe galactique

Abell 7, immense nébuleuse planétaire du Lièvre bien faible, bien diluée…

Déjà âgée (créditée de 20000 ans), la matière gazeuse continue son expansion, va-t-elle finir par englober la faible galaxie d’arrière plan (MCG -3-13-58) située à l’ouest ? Heureusement, elle présente du contraste par endroits mais la bulle de gaz peine à se refermer. L’étoile centrale à magv 15,4 ne pose pas de problème particulier et a été pointée sans la connaître en même temps que les autres étoiles de champ. Je dédie ce dessin à mes camarades Laurent Ferrero et Yann Pothier…

Dessin au T600 x 88 & 119x + OIII

Abell 7 planetary nebula in Lepus
Abell 7 nébuleuse planétaire dans le Lièvre

La Boucle de Barnard, juste un clin d’oeil à l’oeil nu…

Si vous parvenez à discerner la partie SE de l’immense ceinture entourant Orion, ce sera bien le seul reste de supernova visible dans le ciel sans instrumentation ; les Dentelles du Cygne restant trop caduques. Le champ montre également la « facile » nébuleuse de la Rosette noyée dans la voie lactée d’hiver. Quelques échancrures semblent déchirer cette dernière. A noter qu’à La Palma, la voie lactée d’hiver rivalise d’éclat avec celle d’été visible dans les Alpes françaises…
Dessin à l’œil nu aux filtres HBêta + UHC

Boucle de Barnard Sh 2-276
Boucle de Barnard à l’oeil nu
Sh 2-276